Sonntag, 25. Oktober 2015

Recension CD "Jugendwerke" (PMT-1037) par la musicologue Sylvie Nicephor

Cet enregistrement contient des oeuvres de jeunesse pour piano, interprétées avec fidélité et engagement par Laura Cozzolino. 

Ecrites autour de 1980, elles révèlent  la fécondité et l'aisance d'un compositeur qui, à vingt ans, avait parfaitement intégré les apports du classicisme du 20ème siècle. Thématisme, mélodie, fluidité du discours, contrastes, colorisme harmonique, sont les ingrédients d'une musique imagée, narrative et généreuse. 

On y décèlera les influences russes et ravéliennes, qui se mêlent dans une esthétique équilibrée, claire, hédoniste, parfois post- romantique. Martin Muench savait s'approprier (sans tomber dans le défaut du plagiat) les styles et les modes d'écriture, comme le démontrent ses clins d'oeil à Bach, à Scriabine(auquel il rend hommage), et aussi parfois... à la musique américaine. 

Des textures denses, un clavier bien exploité et une expression naturelle et spontanée prennent leur source dans la pratique accomplie du piano et de l'improvisation qui caractérisent Martin Muench.   

Dans les années 80, cette musique pourtant prometteuse ne pouvait  trouver sa place dans le contexte avant-gardiste et expérimental qui caractérisait cette époque. 

Cependant, dans les " études scriabinesques" sont décelables des directions personnelles pour une exploration nouvelle de la matière musicale. Nous avons alors l'impression que le compositeur tourne une page, se libère, coupe la corde qui le relie encore au 20ème siècle et élargit son univers....Il fait jaillir  d'un imaginaire fertile et expansif une nouvelle musique qui  s'annonce comme voie d'un riche futur musical à développer, et qui nous surprend par son étrange et fascinante nouveauté...

Sylvie Nicephor
Paris, octobre 2015

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